a) [La pers. individuelle] Dédoublement de l'âme, de la conscience, de l'être, de soi. Les apparitions, les dédoublements de corps, les bilocations (Huysmans, Là-bas,t. 2, 1891, p. 77).Ce dédoublement entre l'être vivant et l'artiste (Du Bos, Journal,1922, p. 156).Ce dédoublement et ce triplement du moi dans les rêves (Béguin, Âme romant.,1939, p. 15).− Emploi abs. Capacité, faculté, pouvoir de dédoublement. Être naïf consciemment. Ces deux facultés sont réductibles du reste au seul don de dédoublement (Gide, Journal,1892, p. 32).Le gouverneur d'Émile, c'est lui [J.-J. Rousseau], et Émile, c'est encore lui. Ce dédoublement va devenir un des modes de sa pensée (Guéhenno, Jean-Jacques,1952, p. 36).
− P. méton. Résultat du fait de se dédoubler, second élément né d'un premier, par rapport à lui. Synon. double.Iahvé eut à côté de lui une sorte de dédoublement de lui-même, qu'on appelait Maleak Iahvé; c'était comme sa face, son parèdre, son « alter ego » (Renan, Hist. peuple Isr.,t. 1, 1887, p. 286).Dominique n'est guère qu'un dédoublement arbitraire « du héros du livre » (Paulhan, Fleurs Tarbes,1941, p. 191).