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[Cet être est Dieu ou la nature] :
18. Sainte Catherine expose aussi que Jésus n'interdit le ciel à personne, que c'est l'âme même qui, s'estimant indigne d'y pénétrer, se précipite, de son propre mouvement, dans le purgatoire, pour s'y modifier, car elle n'a plus qu'un but, se rétablir dans sa pureté primitive; qu'un désir, atteindre à ses fins dernières, en s'anéantissant, en s'annihilant, en s'écoulant en Dieu.
J.-K. Huysmans, En Route,t. 1, 1895, p. 262.
19. ... il existait un accord si profond entre moi-même et ce paysage que je me suis demandé, comme autrefois, s'il ne serait pas délicieux de s'anéantir en tout cela, comme une goutte d'eau dans la mer, de n'avoir plus de corps, mais juste assez de conscience pour pouvoir penser : « Je suis une parcelle de l'univers. L'univers est heureux en moi. Je suis le ciel, le soleil, les arbres, la Seine et les maisons qui la bordent ... »
J. Green, Journal,1932, p. 118.
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P. anal. [Cet être est une pers. aimée] :
20. Ce dégoût de moi, ce désir de m'anéantir en vous comme en un cher amour, de ne plus penser que par vous, je m'en veux de les éprouver, ...
J. Rivière, Correspondance[avec Alain-Fournier], 1906, p. 320.
Rem. Plus rarement, le compl. en + subst. désigne l'aboutissement d'une transformation de la chose désignée par le suj. :
21. ... et surtout ce magnifique jardin de rêve et de silence, formé au bord de l'oued de dix à douze petits vergers dont on avait abattu les murailles, et dans lequel la sagesse la plus septentrionale devait, j'en avais fait l'expérience, se dissoudre en rêveries folles, se déchirer, s'anéantir en parfums?
J. et J. Tharaud, La Fête arabe,1912, p. 86.