1. Mouvement instinctif d'une personne ou d'un animal qui se redresse brusquement sous l'effet d'une vive surprise, d'un sentiment d'agression. Synon. haut-le-corps.Puis soudain, avec le sursaut d'un corps qui se lève tout d'une pièce, elle se dresse, laissant tomber le manteau qui couvre encore ses épaules (Goncourt, Journal, 1876, p. 1120).En m'apercevant, elle eut un sursaut nerveux et laissa tomber une pomme de terre qu'elle allait peler (Duhamel, Jard. bêtes sauv., 1934, p. 36).♦ [Avec un compl. en de désignant un affect] Un sursaut de dégoût, d'horreur, d'indignation, d'orgueil, de rage, de révolte. J'eus un sursaut d'étonnement et je m'écriai: « Marier Berthe?... Mais c'est impossible! » (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Berthe, 1884, p. 991).
♦ SPORTS. Prise d'élan (d'un lanceur, d'un sauteur). Au cours du sursaut, le lanceur prend une profonde inspiration. Dès que les jambes ont repris leur appui, elles marquent une très vive réaction, la droite poussant vers l'avant la hanche droite qui, à son tour, entraîne la rotation du corps (R. Vuillemin, Éduc. phys., 1941, p. 150).
− En sursaut, loc. adv. D'une manière brusque, en faisant un mouvement brusque. Les soldats, éveillés en sursaut, saisissaient leurs armes et couraient aux différents postes assignés à chacun d'eux en cas d'alerte (Larréguy de Civrieux, Souvenirs d'un cadet, 1812-23ds Rec. textes hist., p. 162).Des somnolences la prenaient, elle s'endormait, bercée par sa jambe; puis, elle regardait en sursaut autour d'elle (Zola, Assommoir, 1877, p. 773).