COLLAGE, subst. masc.
A.− Action de coller des choses quelconques, résultat de cette action. Un collage rapide, bien fait; le collage des papiers peints, d'une moquette, des pièces d'un meuble : 1. − Nous avons travaillé ensemble pendant un an. C'étaient mes débuts : collages d'affiches, distributions de tracts. Frédé était formidable : dix-huit heures de travail par jour, toujours volontaire pour les coups durs.
Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 10.
SYNT. Collage des étiquettes sur les bouteilles (cf. Brunet, Le Matériel vinicole, 1925, p. 539). Collage bout à bout de fragments enregistrés sur bande (P. Schaeffer, À la recherche d'une mus. concrète, 1952, p. 205).
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Spécialement 1. [P. réf. à l'usage de la colle pour assembler] a) CÉRAM. Fixation de deux pièces au moyen de barbotine épaisse. [Dans l'opération d'applicage] si [l'ouvrier] n'en met pas assez [de la barbotine] ou si la barbotine est trop sèche, le collage ne tient pas (A. Brongniart, Traité des arts céram.,1844, p. 169).
b) PEINT. Composition surréaliste ou cubiste exécutée au moyen de diverses matières (le plus souvent papiers découpés) collées sur une toile ou intégrées à une partie peinte. Les collages de la première peinture surréaliste (P. SchaefferÀ la recherche d'une mus. concrète,1952, p. 47:2. Je ne sais si jamais poète a été plus pénétré de ces vérités fondamentales que Max Ernst. Et c'est une première raison, de regarder, d'admirer ce peintre comme un poète très haut. À travers ses collages, ses frottages, ses tableaux, s'exerce sans cesse la volonté de confondre formes, événements, couleurs, ...
Éluard, Donner à voir,Peintres 1939, p. 97.
2. [P. réf. à certaines propriétés des colles] a)
ŒNOL. Clarification des vins et des boissons alcooliques à l'aide de diverses matières collantes qui retiennent les particules (blanc d'œuf, gélatine, colle de poisson, etc.). Des collages défectueux (E. Boullanger, Malterie, brasserie,1934, p. 291).
b) PAPET. Action qui consiste à plonger le papier dans une dissolution gommeuse de manière à l'imprégner de colle afin d'éviter les bavures de l'encre lorsqu'on écrit dessus. Synon. encollage.Le collage du papier vergé (E. Leclerc, Nouv. Manuel complet de typogr.,1932, p. 548).Le plan du grand Cointet était d'une simplicité formidable. Du premier abord, il jugea le collage en cuve impossible (Balzac, Les Illusions perdues,1843, p. 744).
B.− P. ext. 1. [P. réf. à A 1 b, en parlant d'un récit, du caractère d'un personnage] Assemblage, juxtaposition d'éléments disparates. Dire que Mmede Guermantes est MmeUne Telle, c'est absolument faux. Son personnage est fait de recoupements et de collages (Morand, L'Eau sous les ponts,1954, p. 53).
2. Pop. Situation d'un homme et d'une femme vivant ensemble sans être mariés. Synon. concubinage :3. Il y a dans les familles bourgeoises, souvent, un train de refroidissement et de replâtrages intéressés, presque aussi ignoble et sans cœur que dans les collages de femme à homme. On se déteste, mais on se craint et chacun met les pouces, parce qu'on pense à mille circonstances où il serait fâcheux d'être brouillés.
E. et J. de Goncourt, Journal,1860, p. 851.
− Rare et p. méton. Personne avec laquelle on vit en situation de concubinage. − Et ton collage à propos, tu l'as donc épousé? (Zola, L'Œuvre,1886, p. 274).
Prononc. et Orth. : [kɔla:ʒ]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1544 collage du papier (Statuts des papetiers d'apr. Delboulle ds Quem.). Dér. de coller*; suff. -age*. Fréq. abs. littér. : 66. Bbg. Guéret (J.). La Constr. aéron. Banque Mots. 1972, no4, p. 178. − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 233; Lang. par. 1920, p. 104.