PHLÉBITE, subst. fém.
PATHOL. Inflammation aiguë ou chronique d'une veine entraînant souvent la formation d'un caillot de sang qui oblitère le vaisseau ou migre à l'intérieur de celui-ci en provoquant une embolie. Attaque de phlébite; phlébite suppurée; phlébite goutteuse, puerpérale, variqueuse. Elle ne s'était jamais bien remise, depuis la naissance de l'enfant: un commencement de phlébite l'avait abattue (Rolland, J.-Chr., Amies, 1910, p.1209).Si vous sentez un de ces jours une douleur à la face interne de la cuisse gauche, avec un peu de fièvre, couchez-vous. Ce genre de phlébite est assez commun dans votre cas, et vous risqueriez l'embolie (Bernanos, Journal curé camp., 1936, p.1240).Il arrive également que ces malades fassent des complications à distance telles que les phlébites superficielles à répétition des membres inférieurs (Quillet Méd.1965, p.145).−
En partic. Lésion ou inflammation d'une veine provoquée par une saignée ou une injection intraveineuse pratiquée dans de mauvaises conditions. ♦ Vieilli. La saignée du bras, alors même qu'elle est pratiquée avec tout le soin qu'on peut désirer, n'est pas toujours exempte d'accidens. Parmi ces accidens (...) une phlébite, et le cortége des accidens qu'elle peut faire naître, tels que la diathèse purulente (Nélaton, Pathol. chir., 1844, p.23).
♦ MÉD. VÉTÉR. La phlébite apparaît surtout et presque uniquement chez les animaux par l'introduction de germes microbiens à la faveur d'une plaie de la veine par un instrument souillé ou non bouilli (Garcin, Guide vétér., 1944, p.193).
Prononc. et Orth.: [flebit]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1818 (G. Breschet, De l'inflammation des veines ou de la phlébite ds J. compl. du dict. des sc. méd., t.2, p.325). Dér. sav., à l'aide du suff. -ite* du gr. φ
λ
ε
́
ψ, φ
λ
ε
β
ο
́
ς «veine». Fréq. abs. littér.: 23.
DÉR. Phlébitique, adj.Relatif à la phlébite. L'idée, d'ailleurs plausible, d'une embolie provoquée par les troubles phlébitiques s'était immédiatement emparée de son esprit (Martin du G., Thib., Consult., 1928, p.1107).On connaît l'hydarthrose du genou (...) elle peut être dans certains cas assez importante pour attirer l'attention avant que ne s'affirme la symptomatologie phlébitique (Ravault, Vignon, Rhumatol., 1956, p.574).− [flebitik]. − 1reattest. 1910 (Brumpt, Parasitol., p.379); de phlébite, suff. -ique*; l'angl. phlebitic est att. dep. 1899 (v. NED).