A. − 1. Qui appartient au groupe des impressionnistes. Les peintres dits impressionnistes, MM. Claude Monet et Sisley (Huysmans, Art mod.,1883, p. 285).Il [Renoir] a appartenu, comme Cézanne, au groupe impressionniste et partagé son impopularité, puis sa fortune (Faure, Hist. art,1921, p. 218).
2. Qui est relatif au groupe des impressionnistes, qui est caractéristique de l'impressionnisme. L'art, l'école, la méthode impressionniste; l'œil, la touche impressionniste. Cet engouement impressionniste, où toute la peinture est à l'état d'esquisse (Goncourt, Journal,1889, p. 1005).Il s'agit de blesser l'orgueilleuse couleur sans la faire mourir. Ensor y arrive par la modulation impressionniste, par une fragmentation minutieuse, touche après touche, de la surface (Lhote, Peint. d'abord,1942, p. 161).
B. − P. anal. 1. a) [En parlant d'un écrivain, d'un musicien] Qui a une technique et des conceptions artistiques comparables à celles des peintres impressionnistes. M. Huysmans est une espèce de misanthrope impressionniste qui trouve tout idiot, plat et ridicule (Lemaitre, Contemp.,1885, p. 316).Agir et vénérer sont deux choses. J'ai dû, à mon vif regret, en 1916, feindre d'attaquer Debussy. En fait, j'attaquais le debussysme. Vous devinez le jeu des musiciens impressionnistes. Ils s'y prirent avec tant d'adresse que Debussy en souffrit beaucoup l'année de sa mort (Cocteau, Poés. crit.,1960, p. 63).
b) Qui est caractéristique de l'impressionnisme, en littérature ou en musique. Charme, climat, vision impressionniste. Le debussysme eût encore comblé d'aise le maître des symbolistes par une autre raison : (...) faire de la musique, selon le mot d'un critique, un « feu d'artifice impressionniste » (Benda, Fr. byz.,1945, p. 284).[Victor Hugo] a traduit ce sentiment avec une acuité extraordinaire, d'une touche déjà impressionniste (Arnoux, Visite Mathus.,1961, p. 38).
2. Critique impressionniste. Critique qui ne veut se fonder que sur l'impression ressentie. La critique impressionniste jette son plus bel éclat avec Jules Lemaître, aux Débats, de 1885 à 1895 (Arts et litt.,1936, p. 40-8).L'impressionnisme et le dogmatisme ne s'opposent pas sur le problème essentiel de l'existence des valeurs esthétiques; mais seulement sur la question de leur généralisation. Toutes les deux jugent; mais pour le critique impressionniste, ces jugements ou ces valeurs sont purement personnels (Lalo ds Foulq.-St-Jean1962).
3. P. ext., dépréc. Qui n'est pas rigoureux, qui ne repose que sur des intuitions. Synon. intuitif, subjectif.Nous nous sommes permis de contester (...) l'exploitation impressionniste de tels documents pris isolément (M. Vovelle, De la cave au grenier, Québec, Serge Fleury, 1980, p. 389).