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Emploi pronom. réfl. Abandonner sa vie rangée. Francueil se refroidit, ou plutôt il se dérange; il court les soupers, il s'enivre tout de bon, il n'est plus aussi exact ni attentif auprès de son amie (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t. 2, 1851-62, p. 200):15. Et quand la servante vient raconter à demi-voix qu'une telle s'est fait avorter, qu'on dit, ou que la fille d'étable se dérange avec un vieux, qu'est-ce que ça peut lui faire?
Claudel, La Jeune fille Violaine,1892, III, p. 530.
Rem. On rencontre ds la docum. a) Qq. ex. du part. prés. adj. dérangeant, ante. Qui dérange.
α) [Correspond à B 2 a] D'autres lettres accompagnent des manuscrits : l'auteur a besoin de savoir ce que je pense de ses poèmes (...) À quel point peuvent être dérangeants ces appels! (Gide, Ainsi soit-il, 1951, p. 1194).
β) [Correspond à B 2 c] La forteresse poussait maintenant au milieu de nous, lancinante en effet comme une dent neuve, et c'en était fini du repos, elle était là, l'image même de la gêne, − installée, régnante, dérangeante, incompréhensible, − la morsure légère et continue d'une pointe fine, élançant jusqu'aux extrêmes terminaisons nerveuses l'inquiétude d'un subtil aiguillon (Gracq, Syrtes, 1951, p. 136). b) Le déverbal dérange, subst. fém. [correspond à B 2 a] Fait de se déranger. J'aurais ben v'nu à la préfecture, mais pisque j'peux vous voir ici, m'sieu l'Préfet, autant éviter une dérange (Gyp, Gde vie!!! 1891, p. 64).