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Emploi pronom. à sens passif. Il ne dormit pas tout de suite (...) mais sa respiration s'égalisa bientôt dans le grand froid tranquille, homogène et pur (Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p. 51):7. ... cet énivrement lucide, coupé de dépressions à pic, cette conquête heurtée d'un royaume sans frontières, cette démesure qui est la jeunesse même, qui s'assagit et s'égalise plus tard, de l'impatience de vie à la médiocre habitude de l'existence.
Arnoux, Le Chiffre,1926, p. 7.
Rem. On rencontre ds la docum. a) Qq. ex. du part. prés. adj. égalisant, ante. Qui égalise, qui rend égal qualitativement, en valeur. Nos lois politiques, ces chefs-d'œuvre de volonté égalisante et destructive qui tendent à détruire l'unité des familles et à favoriser l'exode vers les villes des travailleurs des champs (Maurras, Kiel et Tanger, 1914, p. 202). Sa beauté rayonnait sur un monde trop grand pour mon cœur et où ma place n'était prévue que pour boucher un coin, ou donner une direction commune, égalisante, à toutes les femmes en mal de pitié (J. Bousquet, Trad. du silence, 1935-36, p. 244). b) Qq. ex. du part. passé adj. égalisé. Qui a été égalisé.
α) Qui a été rendu égal qualitativement, en valeur. Gavarni s'opposa à toute révolution dans le costume, disant que dans une société égalisée, il fallait que la distinction ne fût pas dans le costume, mais dans la manière de le porter (Goncourt, Journal, 1855, p. 167). Le vrai peintre (...) exprime les parties principales dans une lumière douce et égalisée, qui fait oublier ce relief, et favorise le langage propre aux couleurs (Alain, Beaux-Arts, 1920, p. 248).
β) [En parlant d'une surface] Aplanie. L'aire (...) afin d'en protéger la surface égalisée, on y étendait une couche de « thuie » fine l'hiver (Pesquidoux, Livre raison, 1928, p. 127). c) L'adj. et subst. masc. égalisateur, trice.
α) Adj. Qui égalise, qui rend égal qualitativement, en valeur. Le pouvoir égalisateur de l'atome [stratégique] (Beaufre, Dissuasion et strat., 1964, p. 39).
β) Subst. masc. Dispositif servant à égaliser une surface. [Dans la moissonneuse batteuse] l'égalisateur de pied appelé également tapeur (...) est une planche garnie ou non d'aspérités du côté de la gerbe (Passelègue, Mach. agric., 1930, p. 228). d) Le subst. masc. égaliseur, vx. Personne qui tend à donner à des personnes des droits, une valeur qui ne présentent pas de différence. La révolution est faite à Genève. Les égaliseurs se sont emparés des portes et il y a une convention nationale établie au temple neuf (Staël, Lettres à L. de Narbonne, 1792, p. 79). Les égaliseurs [de la révolution anglaise] rejetaient toute espèce de dépendance et de subordination (J. de Maistre, Considér. sur Fr., 1796, p. 166).